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Des partenaires sociaux dans l’expectative après leur rencontre avec Michel Barnier

A défaut d’obtenir des réponses, ils ont au moins eu l’impression de bénéficier d’une grande attention. Entre le mardi 24 et le jeudi 26 septembre, le premier ministre, Michel Barnier, a reçu les responsables des principales organisations d’employeurs et de salariés – sauf celui de Force ouvrière, Frédéric Souillot, qui se rendra à Matignon lundi. Soucieux d’afficher sa volonté de compromis, le chef du gouvernement tenait à avoir ces temps d’échange pour préparer la déclaration de politique générale qu’il prononcera le 1er octobre à l’Assemblée nationale. Un état d’esprit salué par ses interlocuteurs, qui n’ont désormais qu’une hâte : sortir enfin de l’expectative et connaître les orientations de la nouvelle équipe au pouvoir.
C’était un tête-à-tête « bienvenu » et « sérieux », a jugé Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à l’issue du rendez-vous. La rencontre fut « intense, riche, constructive », a renchéri Cyril Chabanier, le président de la CFTC. Son homologue de la CFE-CGC, François Hommeril, est ressorti de cet entretien « avec le sentiment qu’il y a peut-être – mais on a envie d’y croire – un changement de cap dans la façon de gouverner ». Le patronat a, lui aussi, apprécié l’attitude du locataire de Matignon. « Il souhaite s’engager dans une relation de confiance exigeante », a indiqué Patrick Martin, le président du Medef. Le premier ministre a fait preuve d’« une qualité d’écoute importante », d’après Michel Picon, le numéro un de l’Union des entreprises de proximité (U2P).
Au dire de tous les protagonistes, M. Barnier n’a rien laissé filtrer de ses intentions. Sur le dossier brûlant des retraites, il a seulement « confirmé qu’il souhaitait travailler à des aménagements », selon Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. A deux reprises depuis sa nomination, le chef du gouvernement avait exprimé le désir de démarrer des pourparlers pour « améliorer » la réforme promulguée le 14 avril 2023, tout en précisant que ces retouches respecteraient le « cadre budgétaire ». Autrement dit, pas question de remettre en cause le report à 64 ans de l’âge d’ouverture des droits à une pension.
Les organisations de salariés ont redit au premier ministre qu’il fallait supprimer cette mesure paramétrique. Si une telle revendication n’a, a priori, aucune chance d’être satisfaite, plusieurs leaders syndicaux affirment, malgré tout, être disposés à dialoguer avec l’exécutif pour traiter certains sujets : la CFDT aimerait, par exemple, aborder le sort des femmes, des travailleurs exposés à des métiers pénibles et des personnes affiliées à plusieurs régimes de retraite. Pour la CGT, il est impossible de trouver « de bonnes solutions sans abroger » la loi de la mi-avril 2023. C’est pourquoi le deuxième syndicat de France appelle, avec la FSU, Solidaires et plusieurs mouvements de jeunesse, à manifester le 1er octobre : « Ce n’est certainement pas le moment de ranger ses baskets », a lancé Mme Binet dans la cour de l’hôtel de Matignon.
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